Les concerts-blockbusters ont la côte en France
Après plusieurs mois de restrictions durant la covid-19, les concerts-blockbusters signent leur grand retour en France. Comme l’explique Bathilde Lorenzetti, vice-présidente de Paris La Défense Arena, les mégastars comme Beyoncé ou The Rolling Stones n’ont aucune difficulté à remplir les salles en dépit de la longue pause de la crise sanitaire. À titre d’exemple, en 2022, Elton John a affiché salle comble. En 2023, les Bruce Springsteen ou encore P!nk ont pu vendre l’ensemble de leurs places en quelques jours, voire quelques heures.
Pour illustrer encore un peu plus cet engouement pour les concerts-blockbusters, les billets pour le passage de Beyoncé en Hexagone dans le cadre de sa tournée mondiale se sont vendus comme des petits pains. Or il s’agissait de 65 000 tickets pour le Stade de France et 55 000 tickets au Vélodrome de Marseille. La vitesse à laquelle les billets de Queen B se sont soldés aussi est un hallucinant. Selon Angelo Gopee, patron de Live Nation France qui est une production de concerts-blockbusters, le SDF pourrait très facile se remplir pour une seconde représentation de la diva américaine.

Selon le baromètre du live du Syndicat national du spectacle musical et de variété, les trois quarts des Français sont convaincus que le spectacle vivant est le meilleur moyen de lutter contre l'ambiance de crise - Photographie JEFF PACHOUD / AFP©
Le méga succès des mégastars : un phénomène qui n’étonne guère
Clairement, les Français vouent un intérêt non négligeable pour les concerts-blockbusters des mégastars américaines et britanniques. À chaque passage, c’est un succès assuré.
Cependant, cet engouement pour les grandes stars ne se limite pas aux artistes étrangers. Des stars francophones, mais aussi belges comme Angèle et Stromae qui ont facilement rempli Paris La Défense Arena ces deux dernières années. Or cette dernière demeure la plus grande salle de spectacle fermée en Europe avec 40 000 places.
En 2022, le chanteur et rapeur Orelsan a même fait le coup de maître en 2022. Il a notamment fait salle comble sur 5 représentations toutes programmées sur une même semaine à l’Accor Arena proposant jusqu'à 20.000 places. Il ajoute à cet exploit 3 soirs à Paris La Défense Arena.
Et comment parler d’artistes français sans évoquer la vieille école ? À 76 ans, Michel Sardou qui avait déjà annoncé sa retraite dans la musique, s’est autorisé un retour en France et dans les pays limitrophes entre 2023 et 2024. Il a alors fait le record de 100 000 billets écoulés en seulement 8 heures après l’ouverture des kiosques de vente.
Des billets écoulés pour tous, mais pas à la même jauge
L’engouement grandissant pour les concerts-blockbusters s’explique aussi du fait que 75 % des Français pensent que le spectacle vivant aide à sortir de l’ambiance de crise. C’est ce que le dernier baromètre du live du Syndicat national du spectacle musical et de variété (Prodiss) a pu observer.
Face à la frénésie actuelle, la responsable de Paris La Défense Arena affirme que des mesures sont à prendre en matière de capacité d’accueil. Par exemple, elle pense qu’il faudrait augmenter la capacité de la fosse de l’Arena pour arriver à 50 000 places.
Cela dit, ce succès insolent ne s’applique pas à toutes les salles selon Laurent Decès, président du Syndicat des musiques actuelles (Sma). Les lieux avec des jauges de 1 500 à 2 000 billets connaissent un regain d’intérêt poussif après la crise sanitaire. Cela dit, les petites et moyennes salles peuvent tout de même se targuer d’afficher souvent plein avec des groupes phares de la scène indépendante comme Algiers.
Et pour les artistes émergents ?
Par contre, l’histoire n’est pas aussi rose et scintillante pour les découvertes. Vu leur manque de notoriété, ils ont encore du mal à attirer le public. En réalité, c’est toujours difficile de remplir les sièges avec des artistes émergents.
Selon le baromètre du live du Prodiss, aller à un spectacle pour découvrir de nouveaux talents ne figure que 7e des 10 motivations pour se rendre à un concert. L’envie de vivre une aventure exceptionnelle se positionne troisième.
Ce qui explique pourquoi les petites et moyennes salles sont davantage privatisées par des entreprises au détriment des spectacles. Les découvertes n’ont pas toujours le potentiel pour rentabiliser leur montée sur scène. Et les grandes enceintes préfèrent se concentrer sur les valeurs sûres au lieu de promouvoir des artistes « sans nom ».
Avec ETX Daily Up