Il y a neuf mois, le vaisseau spatial Phoenix de la NASA s’envolait pour Mars pour effectuer une mission sans précédent sur la planète rouge, visant à faire des prélèvements d’eau. Mais avant que cette mission puisse être réalisée, la NASA doit relever un défi formidable : atterrir sur Mars.
Il est peu probable qu’il y parvienne. Dans le passé, 55% de l’ensemble des tentatives pour atterrir sur Mars ont échoué et la méthode utilisée pour que le vaisseau spatial Phoenix atterrisse sur Mars le 25 mai n’a pas été tentée depuis 32 ans.
« Ce n’est pas un voyage que ferait une grand-mère pour un week-end » a déclaré Ed Weiler, administrateur associé de la NASA pour la science spatiale, lors d’une conférence de presse mardi.
Après un voyage sans problème, Phoenix devrait atterrir près du pôle nord de Mars à 19 :36 EDT, mais personne ne sait si l’atterrissage réussira avant 19h15 ce même jour. C’est le temps qu’il faut pour que les signaux radios, qui voyagent à la vitesse de la lumière, atteignent la Terre, qui se trouve à des millions de kilomètres de là.
Plutôt que d’utiliser des airbags pour rebondir comme l’avaient fait les rovers d’exploration Spirit et Opportunity, Phoenix est équipé de fusées de direction pour descendre plus précisément sur l’objectif.
Un système d’atterrissage à propulsion est également plus adapté pour les vaisseaux spatiaux plus lourds dont la NASA aura besoin pour mener des missions habitées sur Mars.
La NASA avait tenté une descente par fusée avec le vaisseau Mars Polar Lander en 1999. La mission s’était terminée brusquement lors de l’approche finale. On ne sait toujours pas ce qui a mal fonctionné.
« Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour que ce soit un succès, mais Mars est une planète connue pour poser des problèmes » a indiqué Ed Weiler.
La NASA a utilisé un système d’atterrissage similaire pour ses vaisseaux jumeaux Viking dans les années 1970.
Phœnix sera le sixième vaisseau que les Etats-Unis ont envoyé sur Mars, dont cinq ont atterri avec succès. Les statistiques ne sont pas suffisantes pour apaiser les angoisses des directeurs de vol de Phoenix, qui resteront au Laboratoire de la NASA à Pasadena, en Californie, pour attendre les nouvelles de Mars.
La partie la plus délicate du voyage correspond à une période de sept minutes pendant laquelle le vaisseau doit pénétrer l’atmosphère épaisse de la planète Mars et atterrir sur une surface équivalente à l’Alaska sur Terre.
Pendant ces sept minutes, Phoenix entrera dans l’atmosphère de Mars puis ralentira pour se poser en douceur.
Si tout se passe bien le vaisseau sera stationné sur une zone relativement peu rocheuse et assez lisse. Pendant la mission de trois mois, Phoenix doit collecter des échantillons de sol et de glace pour déterminer si les conditions sont adaptées à la vie humaine.
Phoenix dispose d’un bras robotisé de 2.3 mètres de long pour sonder le sol et prélever des échantillons pour réaliser des analyses. Sa suite d’instruments scientifiques comprend de petits fours pour faire fondre la glace et des spectromètres pour détecter une variété de gaz.