D’après une étude prix de la téléphone mobile réalisée par l’association de défense des consommateurs l’UFC-Que Choisir, les opérateurs mobiles français n’auraient pas réellement baissé leur tarif depuis 2003, puisque cette baisse n’aurait été que modeste, partielle voire inexistante pour certains cas.
Ainsi, « Il n'y a pas eu une vraie baisse généralisée des prix entre 2003 et 2007 », a déclaré Alain Bazot, président de l'association, en présentant une étude menée en parallèle des chiffres avancés par les opérateurs mobiles.
L’UFC-Que choisir indique pourtant que même si le modèle d’infrastructures amorties autorise les opérateurs à effectuer une forte réduction des prix, on ne constate pas de « vraie baisse généralisée de la facture des consommateurs » pour leurs appels téléphoniques sur la période 2003-2007.
Selon le directeur des études de l’UFC, « On devrait ainsi avoir dans la téléphonie mobile ce qu'on a dans l'internet », à savoir des offres illimitées, mais ce n'est pas le cas.
Au contraire, c’est l’instabilité tarifaire qui domine sur la période 2003-2007, avec des phases d’augmentations et des phases de diminutions des prix des appels téléphoniques entrecoupées de périodes de relative stabilité.
La tendance générale va à l’augmentation des tarifs de base proposés par les opérateurs de téléphonie mobile, étant donné que la plupart du temps, l’intégration de nouveaux services dans les contrats en cours entraîne une augmentation du prix des forfaits. Ainsi à chaque nouvelle offre (heures week-end, appels illimités selon les heures, etc…) le forfait de base est augmenté.
C’est pourquoi, si sur la période 2003-2007 des diminutions des prix de la téléphone mobile ont été constatées (liées à l’ajout de communications gratuites), ces diminutions ont souvent été compensées par l’augmentation du forfait de base.
Ainsi, l'UFC indique que pour 80 minutes de voix et 30 SMS, un client de Bouygues Telecom payait en mars 2003 20,50 euros contre 25 euros en septembre 2007, soit une hausse de 22% du tarif proposé. Le même genre de forfait proposé par SFR coûtait selon l'UFC 19,50 euros contre 20,30 euros en juillet dernier (+4,10%) et celui d'Orange 26 euros contre 30,50 euros (+17,3%). Des hausses assez considérables des forfaits de base auraient donc été constatées chez de nombreux opérateurs de téléphonie mobile.
D'autre part lorsque des baisses des tarifs des appels sont constatées elles sont assez faibles. Ainsi selon les chiffres avancés par l'UFC, un client de SFR qui consomme 210 minutes de voix et 80 SMS payait 48 euros en 2003 contre 47 euros en 2007, soit une baisse de 2 % en 5 ans. Les clients Bouygues Télécom ont vu dans la plupart des abonnements leurs factures augmenter ou au mieux stagner.
Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir dénonce la complexité des offres, forfaits et abonnements proposés par les opérateurs de téléphonie mobile, qui affirment que chaque abonné peut choisir les bonnes options en temps réel sans aucune contrainte et trouver ainsi la meilleure offre possible correspondant à ses attentes.
Mais souvent, on constate que le consommateur a bien du mal à optimiser au mieux son abonnement « soit parce qu'il est incapable de repérer l'offre et les options parfaitement adaptées à ses besoins, soit parce qu'il est bloqué par une période d'engagement de 24 mois, soit parce que le changement de plan tarifaire est soumis à conditions » selon l’UFC-Que Choisir.
L’association rappelle le décalage qui existe entre le nombre de minutes d’appel achetées par le consommateur et le nombre de minutes utilisées, décalage inhérent à la nature du forfait.
« Le forfait, voilà l'ennemi pour le consommateur qui n'a d'autre choix que de s'adapter à l'offre », poursuit le président de l'UFC, qui recommande le développement d'offres « au compteur » attractives.
L'UFC-Que Choisir a ainsi demandé au gouvernement d’instaurer une « concurrence effective ». L’association souhaiterait ainsi l'aménagement des conditions d'attribution de la quatrième licence mobile après le rejet du dossier de Free (Iliad), ainsi que l’interdiction des engagements de 24 mois.