La navette spatiale américaine Endeavour a décollé mercredi pour reprendre la construction de la Station Spatiale Internationale. La navette spatiale Endeavour avait été récemment modernisée et transportait à son bord une ancienne institutrice reconvertie en astronaute qui s’était entraînée pour la mission Challenger.
La navette spatiale américaine Endeavour est entrée en orbite, mercredi 8 août, neuf minutes après avoir décollé de Cap Canaveral, en Floride, à 18 h 36 (0 h 36 à Paris). Elle doit atteindre vendredi la station spatiale internationale (ISS).
Il s’agit du second des quatre vils de navette spatiale prévu par la NASA cette année, un rythme que l’agence spatiale a besoin de maintenir si elle veut finir de construire la station spatiale avant que les navettes spatiales restantes ne soient mises à la retraire dans trois ans.
« Nous vous reverrons dans quelques semaines et merci de nous prêter votre navette spatiale » a déclaré le commandant Scott Kelly à l’équipe de lancement avant le décollage.
Endeavour a volé pour la dernière fois en 2002, avant que l’accident de Columbia n’immobilise la flotte de navettes spatiales pendant deux ans et demi. Pendant ce temps, la navette spatiale a subi nombre d’inspections, et des grandes opérations de maintenance ainsi que des mises à jour de son équipement.
Cette deuxième mission d'une navette cette année vers l'ISS vise à en poursuivre le chantier de l'avant-poste orbital avec la livraison et l'attache à la station d'un nouveau tronçon métallique d'assemblage de 1,58 tonne. Les astronautes, cinq hommes et deux femmes dont un Canadien, remplaceront également un des quatre gyroscopes défectueux, permettant à la station de rester correctement positionnée en orbite, et installeront une plate-forme extérieure de stockage. Endeavour apporte aussi dans sa soute un module pressurisé contenant 2,7 tonnes de vivres et d'équipements.
L’attention et les média se sont particulièrement concentrés sur l’une des membres de l’équipage de la navette spatiale Endeavour, l’astronaute Barbara Morgan qui s’était entraînée et devait être la suppléante de l’institutrice qui était à bord de la navette spatiale Challenger en janvier 1986. Christa McAuliffe n’a jamais pu donner ses leçons depuis l’espace puisque ses coéquipiers et elle ont tous été tués 73 secondes après le lancement de la navette Challenger.
Afin de continuer la mission de Christie McAuliffe, Barbara Morgan, l’institutrice qui devait la remplacer sur la mission Challenger si elle se désistait, a choisi de démissionner et de devenir une astronaute à part entière, ce qu’elle a réussi à faire en 1998.
Ainsi, Plus de vingt ans après l'accident de Challenger, Barbara Morgan, 55 ans, enseignante d'école primaire devenue astronaute professionnelle après que les civils ont été interdits de vol, a repris le flambeau.
« C’est une astronaute qui était une enseignante » a déclaré l’administrateur de la NASA Michael Griffin lors d’une interview.
Barbara Morgan prévoit de réaliser quelques activités d’enseignement dans l’espace, tels que la réponse aux questions des enfants dans les musées et les centres scientifiques. Des initiatives éducatives plus approfondies sont prévues quand Barbara Morgan reviendra sur Terre.
« Cette mission est symbolique. Je sais que les gens penseront non seulement à Christa mais aussi à l’équipe de Challenger et à la mission de Challenger. Et c’est une bonne chose » a déclaré Barbara Morgan peu avant le début de sa mission.
La NASA espère que le succès de cette mission de la navette spatiale Endeavour et l'effet médiatique de Barbara Morgan feront oublier une récente série d'informations compromettantes sur les missions spatiales américaines, notamment le sabotage d'un ordinateur de l'ISS et des astronautes qui ont effectué des vols ivres, sans compter l'affaire d'une astronaute jalouse venue intercepter une rivale.